Nicolas Reymond, entre “La Vallée” et l’Alaska

À vrai dire, ô Toikimeli, je m’en veux un peu de ne pas t’en avoir parlé plus tôt. J’aurais pu le faire il y a 5 ans, lorsque le film est sorti. Mais bon. Heureusement, il se trouve que l’occasion se présente à nouveau de te parler de ce gaillard, alors je le fais. Un peu rapidement, car je viens d’en avoir l’idée et l’émission va être diffusée ce vendredi 21 octobre.

Alors bon, je sens que tu te demandes de quel film, de quelle émission, de quel gaillard il est question. Et tu as bien raison.

Le gaillard est Nicolas Reymond. Il est fustier et guide de montagne.

­— Fus… quoi?
— Fustier. Il construit des chalets, des cabanes, des refuges en rondins de bois.
— Ah bon. Merci
— De rien.

Il est de la Vallée de Joux (la Vallée pour les intimes), un bon accent du terroir et une chaleur dans le regard, une cordialité dans le verbe. La première fois que je l’ai rencontré, il m’a salué comme si on se connaissait depuis toujours. C’est le compagnon d’une amie musicienne ; j’avais donc déjà entendu parler de lui et je me réjouissais de faire sa connaissance.

Nicolas a eu, il y a longtemps, un gros coup de cœur pour l’Alaska. Il y a une quinzaine d’années, il y a acheté un terrain sur lequel, depuis, il habite six mois par an. Au début, il vivait sous tente, et occupait ses journées à construire une cabane en rondins, tout seul, avec les moyens du bord. Certains objets (scie à ruban, motoneige…) ont été achetés, d’autres, comme une grue capable de soulever une tonne, ont été construits de ses mains.

À 80 kilomètres du village le plus proche, à 250 kilomètres de la ville la plus proche, à proximité d’un lac, il vit ainsi une vie de solitude, occupé, outre la construction et l’entretien de sa cabane, à parcourir la région et y prendre des photos et des vidéos pour témoigner de la grandeur d’une nature encore sauvage, alors que des hommes y viennent en hélicoptère et motoneiges superpuissantes et bruyantes, pour tirer des animaux, comme ça, pour le plaisir.

Il a également documenté sa vie, installant une caméra sur un trépied pour se filmer en train de construire, déplacer, agencer, se planter, faire fuir un ours un peu entreprenant…

En août 2015, le réalisateur Matthieu Wenger et le journaliste Jean-Philippe Rapp se sont rendus chez Nicolas pour tourner un documentaire sur l’aventure de cet homme hors normes. En plus des images qu’ils ont tournées, de nombreuses photos et séquences vidéo prises par Nicolas participent à faire de ce documentaire un vrai bijou. «Passion Alaska» est sorti fin 2017 et a été projeté dans de nombreux festivals.

Ce film est disponible en DVD. Pour l’obtenir, il faut téléphoner directement à Nicolas Reymond, au 079 574 18 64.

Si je t’en parle aujourd’hui, Toikimeli, c’est parce que la RTS Radio Télévision Suisse diffuse ce vendredi un nouveau documentaire sur Nicolas dans le cadre de l’excellente émission Passe-moi les Jumelles (PAJU pour les intimes). Je ne sais rien de ce doc, sinon qu’il a été tourné en Alaska et à la Vallée ; le fait qu’il soit signé PAJU suffit à t’en recommander (les yeux fermés) le visionnement (les yeux grand ouverts)!

À défaut de t’avoir parlé de Passion Alaska à l’époque de sa sortie, je t’invite à regarder Passe-moi les jumelles sur RTS1 ce vendredi 21 octobre à 20h15. Il y aura deux rediffusions: le samedi 22 à 14:00 et le lundi 24 à 12:30. Ensuite, l’émission sera visible sur PLAY RTS, le portail où l’on peut revoir les émissions TV de la RTS. Je viendrai mettre ici un lien direct vers ce documentaire une fois qu’il aura été diffusé et qu’il sera visible en ligne.

>>> Mise à jour : voici le lien vers l‘émission.

D’ici là, tu peux déjà visionner cet interview de Nicolas Reymond et Matthieu Wenger sur la chaîne VAL TV, la télévision locale de la Vallée de Joux.

Toujours sur VAL TV, il y a aussi deux autres émissions, plus anciennes, qui font le portrait de Nicolas:
Nicolas Reymond Fustier, guide de montagne et fou d’Alaska (2013)

Et huit ans auparavant, une émission qui présentait le métier de fustier. On y voit Nicolas choisir le bois, préparer un rondin et expliquer tout le processus de fabrication d’une cabane en rondin. Passionnant:
Un jour avec Nicolas Reymond, Fustier (2005)

Et enfin, la page facebook du film Passion Alaska:
https://www.facebook.com/passionalaska

(Photo RTS)

4 réflexions sur “Nicolas Reymond, entre “La Vallée” et l’Alaska”

  1. Merci, Dominique pour ce film (PAJU) passionnant.

    Nicolas Reymond est un passionné, ça doit être assez difficile de le suivre, c’est d’ailleurs confirmé par ses proches.

    Ce qui se passe dans ce film est assez flippant: mort de son immense forêt en 4 ans, et lui qui se dit qu’il en est l’acteur puisqu’il prend l’avion une fois par année pour aller là-bas, qu’il va devoir arrêter.

    Et sa gorge nouée quand il explique que l’âge va bientôt l’empêcher de poursuivre son projet.

    C’est très touchant.

    Je suis content pour lui qu’il ait pu se réinventer ensuite en restaurateur de roulottes, suite à son problème d’impossibilité de continuer à construire ses maisons en rondins avec les tracasseries vaudoises.

    1. Dominique Python

      Content que ça t’ait plu!  
      En lisant ton commentaire, la première chose qui m’est venue, c’est que pour moi, tu es aussi un passionné qui me serait assez difficile à suivre!
      Mais c’est vrai que celui-ci atteint des sommets que j’ai rarement rencontrés! Et pourtant, c’est un mec très simple, très chaleureux, pas du tout le genre qui se la pète.

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