Sur le bois de l’arbre tombé, que l’on croit mort,
sur le rocher, que notre regard pressé voit inerte,
dans les rides du goudron
et les fentes de l’asphalte qui cède,
dans les pores de ce mur de ciment,
et les veines de cette planche de bois mort où on la sent frémir,
la vie s’impose, inévitable.
Les mousses et les lichens,
par leur aptitude à se développer dans les moindres recoins
par leur capacité à survivre dans des conditions parfois extrêmes,
me parlent de la vie;
ils me disent que,
quoi qu’on fasse et quoi qu’on pense,
il y a toujours,
quelque part,
quelque chose de vivant qui ne demande qu’à croître, qu’à se manifester,
qu’à tendre vers la lumière
et mettre de la couleur,
fût-elle humble et discrète.
La vie, c’est du temps et de l’eau.
Quoi de plus humble que l’eau,
mais quoi de plus terrible aussi
lorsqu’elle se déchaîne.
Quoi de plus discret que le temps,
mais quoi de plus implacable aussi,
qui tantôt se rit de nos impatiences,
tantôt nous laisse planté là…
De l’eau,
du temps,
et la vie s’exprime.
Ne jamais refuser un verre d’eau
Ne jamais refuser la pluie
Ne jamais la maudire
Tendresse et force de la mousse et des lichens.
Tendresse et force de la vie.
Santé!
C’est l’histoire d’un vert de pierre,
qui se déguise en ver de terre,
pour aller boire un verre de bière…
une p’tit’mousse, quoi!
Houlà, je l’aime celle là.