GourmandiseS

Cet après-midi, je suis allé en ville, faire des courses.

Et, histoire de m’accorder ma dose de marche quotidienne, je suis passé par le bord du lac. Arrivé près d’un stand de glaces, j’ai décidé de m’offrir ma première “glace-au-bord-du-lac” de l’année.

J’ai grandi à quelques rues du Léman. Et j’ai, parmi mes souvenirs d’enfance, celui de ce plaisir très spécifique que je ressentais lorsque nous allions au bord du lac avec mes parents et qu’ils me payaient une boule de glace. Peut-être est-ce là qu’est né mon amour immodéré pour la glace sous toutes ses formes, avec une tendresse particulière pour les boules savourées “au bord du lac”.

Cet après-midi donc, c’était ma première “glace-au-bord-du-lac” de cette année.
Gourmandise de saison, d’autant meilleure que tardive.
Ces boules étaient de taille généreuses, et goûtues, bien qu’industrielles.

Et puis j’ai continué ma balade, avec un sourire intérieur que je soupçonne d’avoir, par moment, oser s’extérioriser.

Arrivé au Jardin Anglais, je me suis arrêté pour contempler ce panorama toujours si magnifique bien que très familier. Et là… surprise:

J’ai soudain réalisé que ce plaisir gourmand que je m’étais payé, cette glace du “bord-du-lac”, me gâchait partiellement une autre gourmandise, gratuite celle-ci, et ô combien plus bénéfique: l’air du large.

Bon d’accord, ça n’est pas le bord de la mer ou de l’océan, c’est juste le Léman; et de plus, à son extrémité la moins “large”. Mais il me plaît de dire qu’il y a un “air du large” quand même.

Et cet air a une saveur particulière, plaisir de saison lui aussi, que j’étais tout content de retrouver, et qui réclame la disponibilité de l’odorat et du goût pour en percevoir toute la subtilité. Or ces deux sens étaient trop occupés par la généreuse glace pistache-mocca-cornet-bricelet pour avoir cette disponibilité.

J’ai donc terminé ma glace, sans bouder mon plaisir. Mais, pour la première fois de ma carrière de “glacivore”, j’ai été content d’arriver au bout! J’ai dû encore patienter un moment, que ma bouche se vide de ce goût, pour pouvoir enfin savourer pleinement cette ambiance unique que j’aime tellement.

Et il me plaît de penser que les plaisirs les plus intenses et les plus marquants ne sont pas forcément ceux qui s’achètent.

Gourmandise

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