Philosopher

Depuis que j’ai écrit le billet “Philosophie?”, j’ai laissé mûrir en moi la question “Pour moi, qu’est-ce que philosopher?”

Et plus je fais résonner cette interrogation, comme une corde de guitare, plus j’entends un mot vibrer avec elle, comme par sympathie harmonique. Ce mot est: Recul.

En amoureux du chiffre trois que je suis, je vois tout naturellement ce recul en trois dimensions:

      • En retrait: Me tenir juste à côté de moi-même et me questionner sur ce que je ressens, ce que perçoivent mes sens, “comment c’est pour moi de vivre ce que je vis”? Mais aussi, d’une certaine façon, me poser la question: “Si je n’étais pas moi, qu’est-ce que je dirais en me voyant?”; ce qui suppose de cultiver la capacité à changer de regard, de point de vue…
      • En hauteur: M’élever, pour obtenir une vue d’ensemble de la situation. Vérifier l’orientation, me résumer les épisodes précédent, anticiper quelque peu ce qui semble m’attendre; voir venir ce qui vient et s’éloigner ce qui s’éloigne, faire le point…
      • En profondeur: Plonger en moi-même et explorer les émotions qui m’habitent et dont témoignent mes ressentis physiques; tenter de discerner ce qui, dans mes motivations, appartient à mes choix de vie ou au contraire à mes conditionnements et mes blessures…
Et finalement – et c’est là qu’à mon sens je commence vraiment à philosopher – relier tout ça aux valeurs qui sont les miennes et vérifier dans quelle mesure mon vécu s’y accorde; quitte à être prêt, de temps en temps, à questionner ces valeurs, les laisser se faire bousculer, et , le cas échéant, les faire évoluer… Autrement dit, philosopher, pour moi, inclut un rapport à l’éthique.
* * *
Je le vois en me relisant, si philosopher est affaire de réflexion, de pensée, il est clair pour moi que cette pensée n’a pas de grandes chances de m’être vraiment utile si elle ne se nourrit pas d’une observation et d’une prise de conscience qui englobe également les dimensions physiques et émotionnelle de ma personne.

Et j’aurai tout dit lorsque j’aurai précisé que cette pratique, pour être vivante et féconde, se doit de se nourrir de et se confronter à l’autre, à travers la lecture, la rencontre, le dialogue…

C’est ce qui motive l’existence de ce blog.


Quelques citations:

“Penser par et pour soi-même”
(Voir la vidéo mise en lien à la fin du billet précédent.)

“Penser sa vie et vivre sa pensée”
(André Comte-Sponville)

“Penser mieux pour mieux vivre”
(Je ne sais pas de qui, mais j’aime bien!)

Et enfin, de Lucas Thorens, dans l’émission Les Dicodeurs du 23 septembre 2009 sur La Première:
“Un philosophe, c’est quelqu’un qui parle par citations!” 😉

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