Ça rentre pas

Normalement, quand je suis devant les beautés de la nature, je vibre. Et plus particulièrement lorsque je vois quelque chose d’inhabituel.

J’tesplique :

Je vais souvent me promener au bord de l’Arve et j’y ai vu ces dernières semaines de magnifiques couleurs automnales. Souvent, je souris, extérieurement et intérieurement, ce qui contribue à me faire vibrer intimement, à imprimer en moi un peu de cette beauté pour y susciter de la gratitude dont on sait qu’elle est bienfaitrice.

Mais des fois, ça rentre pas.

La beauté reste à l’extérieur, je la constate intellectuellement, elle est une évidence, mais au-dedans de moi, rien, nothing, que dalle. Je reste dans ma bulle de grisaille déprimante, dans mon indifférence tiédasse ; aucune vibration, le pfffff remplace le oooooh, le ouiiiii cède la place mouais.

J’ai beau me mettre à sourire avec les zygomatiques, le sourire intérieur ne suit pas.

Y a rien à faire, ça rentre pas.

Ça t’arrive aussi ?

Alors voilà, c’était bientôt le 3 du mois, et je t’avais promis un billet tous les 3 du mois. Alors j’ai tenté d’écrire un truc. Mais en le relisant hier (le 2, donc) j’ai grave hésité. C’était trop bizarre, trop pas clair. Pas clairement sombre (!), mais quand même fichtrement ambigu. Et pour un début d’année, ça le faisait pas.

J’ai donc décidé de sortir me promener au bord du lac. Avec la bise qui soufflait, peut-être que ça m’éclaircirait les idées ; sait-on jamais, peut-être que les vagues du Léman me bousculeraient un peu la grisaille intérieure…

Et pis non. C’était beau, oui, bien plus que la pâle photo ci-dessus le laisse voir, et le bruit des vagues avait toutes les qualités que j’en attendais, mais pourtant… ça rentrait pas.

Le Léman semblait garder sa beauté pour lui, lui empêchant de franchir la frontière de mon regard, lui interdisant l’accès à mon cœur, mes tripes, mon centre, mon essentiel.

Y a pas, des fois, ça rentre pas.

Ça t’arrive aussi ?

~ ~ ~

Bon.

Alors je t’ai écrit le billet que tu es en train de lire. Pasque l’autre, non, ça va pas.

Et je ne vais tout de même pas en rester là pour ce début d’année.

Même si, instinctivement, je ne suis pas très branché par les avalanches de Bonne année ! qui nous arrivent dessus, je ne puis m’empêcher de me dire que cette année qui arrive, là, elle a peut-être particulièrement besoin de nos bonnes ondes, de nos souhaits positifs, de nos sourires, fussent-ils un chouïa artificiels. Après tout, artificiel ne signifie-t-il pas fait avec art ?

C’est pourquoi en guise de vœux, je me suis amusé à fabriquer un petit truc rigolo, inspiré de ce que nous nous disons parfois, avec Bernadette, au moment de « faire santé » en heurtant nos verres.

Notre formule est : SMSHB

Je t’invite à cliquer successivement sur les lettres ci-dessous pour en découvrir la signification.

Bonne année donc,
SMSHB à toi, aux tien·ne·s,
et aux autres aussi, pasqu’y a pas de raison !

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