Amine, Hamza et quelques autres.

Oui, je sais: j’ai déjà publié un billet il y a deux jours et il n’est pas dans mes habitudes de remettre ça si rapidement.

Oui, je sais: il s’agissait déjà d’un article sur un concert auquel j’avais assisté.

Oui, je sais: je t’ai déjà parlé d’Amine et Hamza à l’occasion d’un magnifique concert au Cully Jazz, l’an passé.

Oui, je sais. On est dimanche, et le dimanche, normalement, j’en fous pas une.

Oui, je sais tout ça.

Mais c’est toi qui ne sais pas.

Tu ne sais pas qu’Amine et Hamza jouaient hier soir au Chorus, à Lausanne, avec leur groupe The Band Beyond Borders.

Tu ne sais pas que j’y étais, et que j’y ai passé une des soirées les plus belles de ma vie musicale.

Tu ne sais pas qu’encore aujourd’hui, toute la journée, je vibre encore de cette formidable soirée, et que, grâce aux CDs, cette vibration est encore très vivace.

Tu ne sais pas que, en me levant ce matin, la nécessité de t’en parler a été ma première pensée.

~ ~ ~

Amine et Hamza sont deux frères tunisiens de Lausanne qui, avec quelques amis, font de la musique; de celle qui me conquière, qui me transporte, qui me fait vibrer, qui me nourrit, qui me relie à moi-même et au monde, qui me donne envie d’être meilleur, qui me… oui, bon j’arrête, tu vas penser que j’en fais trop.

Pourtant, non.

Il y a entre ces gens-là une complicité, un plaisir de jouer ensemble, une amitié, une fraternité, qui fait plaisir à voir et qui nourrit l’œil en même temps que l’oreille. Et je ne te parle pas de leurs vertigineuses compétences musicales, de leur maîtrise instrumentale, de la richesse d’écriture et d’arrangement de leur musique…

Alors bon. Je pourrais tenter de:

  • te décrire ce que nous avons vécu hier soir;
  • te dire tout ce qui nous a ravi les oreilles et, à travers elles, tout le reste;
  • te raconter comment ces artistes arrivent à nous faire croire que l’oud, le kanoun, les tablas, le violon, le saxophone et l’accordéon ont été inventés tout spécialement pour jouer ensemble;
  • te dire comment Valentin Conus, avec ses saxophones, nous a offert le don d’ubiquité en nous faisant voyager entre les tréfonds de ce club lausannois et les rives ensoleillées de la Méditerranée;
  • t’apprendre que Vincent Peirani a réussi à me faire frissonner (physiquement, pour de vrai, hein, c’est pas une image) avec son accordéon alors qu’en principe je n’aime pas trop cet instrument;
  • te dire à quel point Baiju Bhatt m’a régalé avec son violon, son sourire, son plaisir de jouer, la chaleur de son jeu, l’audace de ses envolées ou son humble participation à l’ensemble, son sourire (je sais, ça j’ai déjà dit, mais bon);
  • te jurer que Prabhu Edouard, s’il arrive à faire ce qu’il fait aux tablas et percussions, c’est parce qu’il a vingt-huit doigts à chaque main, si si, j’te jure, je l’ai vu;
  • te déclarer que je suis presque honteux de n’avoir pas connu plus tôt le trompettiste Matthieu Michel, invité-surprise sur trois titres, et qui a un des plus beaux sons du monde;
  • te révéler que Hamza a piqué quelques doigts à Prabhu (qui en avait bien plus à la naissance) pour que chacune des quelques dizaines de cordes de son kanoun n’aient pas le temps de s’ennuyer;
  • te partager que, s’il y a des guitaristes rythmiques et des guitaristes solistes, Amine est à la fois oudiste soliste et rythmique; et que, par ailleurs, si Hendrix et Segovia le voient jouer depuis là-haut, ils ont certainement envie de redescendre pour apprendre des trucs;
  •  mentionner enfin que si toutes ces belles choses était “lisible” de manière si claire, si limpide, c’était grâce à celui que Hamza, à la fin, a présenté comme “huitième musicien”: le sonorisateur (dont je n’ai malheureusement pas retenu le nom, mais auquel j’exprime par ces lignes ma chaleureuse reconnaissance pour son remarquable travail)…

oui, je pourrais tenter tout ça.

Mais je ne le ferai pas.

Parce que les mots, hein… c’est tellement en dessous de la réalité de ce qu’offre de vivre une soirée comme celle-là.

~ ~ ~

Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il y a un CD:

AminHamzaFertiles

Sortit  chez ARC il y a une année (BON ANNIVERSAIRE!!!), dans lequel on retrouve ces musiciens, plus quelques autres, et que ce CD est disponible:

  • chez tous les bons disquaires,
  • chez quelques mauvais aussi, certainement,
  • et sur Qobuz, Google Play, et, avec un titre en moins. sur iTunes

 

Et il y a cette petite vidéo tirée de leur chaîne YouTube. Je l’ai choisie parce que les images ont été tournées lors d’un concert aux Aubes Musicales, saison qui invitait le public à venir  sur la jetée des  Bains des Pâquis (Genève) à six heures du matin. Je n’y étais pas ce jour-là, mais j’y ai assisté à d’autres concerts, moments privilégiés entre tous.

Et je t’invite à te rendre sur la page de ladite chaîne Youtube (lien ci-dessous). Il y a plein d’autres belles choses, dont l’intégralité du concert de Cully que j’évoque en début d’article! C’est pas dingue, ça?

Allez, je te laisse en leur compagnie. Au plaisir de te croiser lors de l’un de leurs prochains concerts!

Liens:

4 réflexions sur “Amine, Hamza et quelques autres.”

  1. Leur petit film est super!
    Et pour une fois qu’on retrouve du bon violon (j’ai écouté aussi le début du CD, sur Qobuz bien sûr, direct en favoris) en jazz, ben je suis ravi.
    Et dire que j’écoute ça sur mon MacBook Pro… Vivement le retour à la maison pour l’écouter sur ma chaîne.
    Merci!

    1. Ça me fait plaisir que tu apprécies le violon de Baiju!
      Un personnage très intéressant sur lequel je compte bien écrire un article un jour. Ton commentaire m’y encourage!

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