Un verre, deux yeux, la vie.

Il m’est souvent arrivé de faire référence à l’histoire du verre à moitié plein ou vide. Or je suis en train d’en découvrir une dimension qui ne m’était jamais venue à l’idée de manière aussi claire.

J’ai depuis quelque temps un petit souci de santé, heureusement sans gravité, mais qui a quand même généré certaines appréhensions. Pour faire court: ça aurait pu être un décollement rétine, ce qui eût nécessité une intervention chirurgicale immédiate, mais ça n’est finalement qu’un anévrisme, lequel a causé un petit saignement au fond de mon oeil droit. Concrètement, cela se traduit par une certaine quantité de petites taches noire dans mon champ de vision, sous forme de petits points noirs ou de filaments (un peu comme si j’avais de longs cils qui pendaient devant mon oeil). Dix fois par jour, j’ai envie de nettoyer le verre droit de mes lunettes. C’est un peu agaçant, mais ça l’est nettement moins que si ça l’était plus.

Bref.

J’en reviens à mon verre à moitié plein.

La différence, c’est que dans la partie “à moitié vide” du verre, il n’y a réellement rien. Alors que mon oeil atteint n’est pas aveugle. Juste une vision troublée par des taches. Mais j’ai tout de même envie de faire ce parallèle, un oeil qui voit bien (la moitié pleine) et l’autre qui voit, mais moins bien (la moitié vide). Pour autant, je ne le ferme pas sous prétexte qu’il fait mal son job. Et d’ailleurs, même s’il voit moins bien, il me permet non seulement d’élargir mon champ de vision, mais surtout, grâce à lui, je vois la vie en relief.

Et c’est là que j’ai eu cette nouvelle perception du verre susmentionné. J’ai envie de l’écrire comme ça:

On dit que le pessimiste voit le verre à moitié vide et que l’optimiste le voit à moitié plein. Je dirais que le réaliste voit les deux moitiés, sans en exclure aucune. Il lui reste la liberté de se régaler en buvant l’eau de la moitié généreusement pleine plutôt que de mourir de soif dans la douloureuse contemplation de la moitié dramatiquement vide.

À la tienne!

8 réflexions sur “Un verre, deux yeux, la vie.”

  1. Courage pour l’aspect agaçant de ce souci d’œil droit!

    Je réalise quelque chose avec stupéfaction.
    “Il lui reste la liberté de se régaler en buvant… l’eau?!”
    Je me rends compte tout à coup que pour cette expression, j’ai toujours imaginé un verre – à moitié plein – de vin rouge. Aïe, qu’est-ce que ça révèle? (Peut-être seulement mes origines valaisannes! :-D)

    1. Excellent, Laure! Figure-toi qu’à l’inverse, je n’avais jamais imaginé autre chose que de l’eau! Et pourtant, je suis d’origine fribourgeoise (subtile, celle-là)!

  2. Merci Dom’, je n’avais jamais imaginé que la moitié vide du verre pouvais m’aider à donner du relief à l’ensemble du verre. Cette moitié vide a donc une certaine valeur, il ne faut pas tenter de l’occulter sous prétexte qu’elle nous plait moins. Maintenant que tu l’as si bien exprimé, c’est limpide comme de l’eau de roche !

    1. “la moitié vide du verre pouvais m’aider à donner du relief à l’ensemble du verre.”
      J’aime beaucoup ta formulation. Merci!

  3. Bien vu!

    Heu… tout à fait bien exprimé!

    Et… à la tienne aussi, mais avec un coup de rouge pour moi, comme Laure, et je la rassure, rien de grave là-dedans.

  4. madamepoppins

    C’est bien, ces appareils qui mettent une alarme “écrire un nouveau billet” 😉

    Il est très réussi, j’aime la mise en perspective !

    Courage pour ta santé !

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