Philosophie?

Lorsque j’avais 20 ans, le mot philosophie désignait pour moi “une des matières étudiées par ceux qui font des études”. Ayant quitté l’école dès que possible pour faire un apprentissage, je ne me sentais pas concerné.

De plus, ceux de mes camarades qui étudiaient la philo (diminutif utilisé par les initiés!) parlaient entre eux d’auteurs dont j’ignorais tout et dont la plupart étaient morts depuis longtemps.
Circonstance aggravante, les plus célèbres d’entre ces auteurs s’étaient exprimés en latin ou en grec, deux langues dont le simple fait qu’on les dise “mortes” me les rendaient inintéressantes. Mes deux ans de latin au Collège Saint-Louis ont laissé bien des souvenirs douloureux tant à moi qu’à mon professeur et j’avais déjà assez de difficulté avec les langues vivantes!

Lorsque d’aventure, par l’intermédiaire des médias il m’arrivait d’être en contact avec un philosophe vivant, il m’apparaissait comme un intellectuel hors de ma portée et donc sans intérêt pour moi.

Ce n’est qu’il y a quelques années que j’ai entendu parler pour la première foi de la philosophie comme d’une pratique, et, qui plus est, une pratique proposée aux enfants! Premier réflexe: “Oh la la… On embarque maintenant les gosses dans nos masturbations intellectuelles!” Mais il se trouve que la personne qui me parlait de ça avait toute ma confiance et était à mes yeux totalement insoupçonnable d’une telle perversion! Il me fallait donc revoir mes catégories.

Passant par une courte étape durant laquelle j’imaginais que quelqu’un avait réussi à vulgariser cette chose en la rendant accessible aux enfants, j’ai finalement réalisé que l’idée que je me faisait de la philosophie était erronée (on m’y avait certes aidé!). D’un objet à étudier, elle est devenu une pratique à vivre. Non seulement elle était à ma portée, mais je découvrais finalement que j’étais à la philosophie ce que Monsieur Jourdain était à la prose.

Or donc aujourd’hui je considère que philosopher est non seulement à ma portée, mais d’une certaine façon un devoir vis-à-vis de moi-même. D’ailleurs je préfère – mais c’est tout-à-fait personnel – le verbe philosopher, qui désigne une action, au substantif philosophie, qui reste pour moi tout de même un peu entaché d’un sentiment d’intellectualisme élitaire.

* * *

(Ayant décidé en créant ce blog que je ne ferais pas de longs messages, je m’arrête là.)

J’aborderai dans un deuxième temps ce qu’est pour moi philosopher. Mais d’ici là, rien ne t’empêche d’y penser aussi et de me communiquer ta propre approche.

A bientôt!


– Pour aller plus loin:

Quelques liens sur le site de l’ODeF

Une vidéo de 17 min réalisée par la chaîne arte et mise à disposition sur le site de l’Ecole Active de Malagnou (Genève) qui pratique la philosophie avec les enfants.

5 réflexions sur “Philosophie?”

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